Que faire face à un refus de rupture conventionnelle ?

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Vous souhaitez rompre votre contrat de travail ? Veillez tout d’abord à avancer des motifs pertinents. En effet, l’employeur a tout à fait le droit de refuser votre demande de rupture conventionnelle. Une telle procédure ne peut se faire sans le consentement libre des deux parties. Pour éviter un refus de sa part, vous devez trouver les bons arguments. Consulter un avocat spécialiste en rupture conventionnelle ou un avocat spécialisé en droit du travail permet d’avoir plus de détails concernant les droits et obligations de chaque partie. Pourquoi l’employeur risque-t-il de refuser votre demande de rupture conventionnelle ? Comment trouver les bons arguments pour éviter pareil refus ?

Que faire face à un refus de rupture conventionnelle ?

À RETENIR : Mon employeur refuse ma rupture conventionnelle, que faire ?

Il convient de trouver les bons arguments afin de le convaincre, de sorte à obtenir son consentement. Essayez de convaincre votre employeur par rapport à la raison de son refus, pour renverser la situation en votre faveur. En effet, une rupture conventionnelle ne peut se faire sans l’accord explicite des deux camps.

Envie de mettre fin à votre contrat de travail ? Suivez nos explications pour comment procéder à une rupture conventionnelle.

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L’employeur peut-il refuser une demande de rupture conventionnelle ?

L’employeur a tout à fait le droit de refuser une demande de rupture conventionnelle. Cette procédure, en France, repose sur le principe du consentement mutuel et suppose donc l’accord libre et commun des deux parties, à savoir l’employé et l’employeur. Si l’une des parties, dans ce cas l’employeur, ne souhaite pas signer une rupture conventionnelle, elle n’est nullement obligée de le faire. Cette flexibilité est essentielle car une rupture conventionnelle valide exige un accord commun.

Bon à savoir :
Seule la démission ne peut pas être refusée par votre employeur, par définition.

Quand est-ce qu’il est possible de demander une rupture conventionnelle de contrat de travail ?

La rupture conventionnelle est un dispositif légal spécifiquement conçu pour les CDI. Ce processus est encadré par la loi et nécessite plusieurs étapes formelles, y compris un ou plusieurs entretiens et l’homologation de la convention par la Dreets ou la DDETSPP.

En revanche, pour les contrats à durée déterminée (CDD), la situation est différente. Ces contrats ont une fin prédéterminée et, en règle générale, ne sont pas éligibles à la rupture conventionnelle. Toutefois, il peut exister des cas où un accord amiable pour terminer un contrat de ce type avant son échéance est trouvé, mais cela ne suit pas le processus formel de la rupture conventionnelle dédié aux CDI.

Il n’est pas possible non plus de demander une rupture conventionnelle lorsque vous êtes en congé maternité ou maladie, même en CDI. Le congé maternité ou maladie suspend en effet le contrat de travail.

Les employeurs peuvent refuser une rupture conventionnelle pour plusieurs raisons :

  • Coût financier : La rupture conventionnelle implique le versement d’une indemnité au salarié. Cette indemnité, souvent supérieure à celle d’un licenciement sans cause réelle et sérieuse, peut représenter un coût significatif pour l’entreprise, surtout si elle doit être versée à plusieurs employés.
  • Crainte de litiges ou de manipulations : Certains employeurs peuvent craindre que la rupture conventionnelle ne soit utilisée à des fins abusives ou pour contourner les procédures de licenciement plus complexes.
  • Gestion des compétences et de l’effectif : Perdre un employé expérimenté ou qualifié par le biais d’une rupture conventionnelle peut affecter la performance de l’entreprise, en particulier si le poste est difficile à pourvoir ou si le savoir-faire est spécifique.
  • Considérations stratégiques : Les entreprises en phase de croissance ou engagées dans des projets importants peuvent préférer maintenir leur effectif stable et refuser les ruptures conventionnelles pour éviter toute perturbation.
  • Risques liés à la réputation : Une entreprise peut craindre que l’acceptation fréquente de ruptures conventionnelles n’affecte sa réputation en tant qu’employeur, surtout si cela est perçu comme une manière d’éviter un licenciement régulier.
  • Complexité juridique : Les implications légales et réglementaires peuvent dissuader certains employeurs.
  • Incertitude financière ou économique : En période d’incertitude économique, les entreprises peuvent être réticentes à engager des dépenses supplémentaires, comme les indemnités de rupture conventionnelle.

Comment obliger son employeur à accepter une rupture conventionnelle ?

Il n’est pas possible d’obliger un employeur à accepter une rupture conventionnelle. Une rupture conventionnelle doit être le résultat d’un accord mutuel entre l’employé et l’employeur. Chaque partie a le droit de refuser la proposition sans avoir à fournir de justification. Cependant, il existe des stratégies pour encourager l’employeur à envisager une rupture conventionnelle :

  1. Expliquez à votre employeur comment la rupture conventionnelle peut être bénéfique, par exemple en évitant un processus de licenciement plus complexe ou en permettant à l’entreprise de se réorganiser plus facilement.
  2. Abordez la question de manière professionnelle et constructive, en mettant en avant vos contributions à l’entreprise et en expliquant pourquoi vous pensez qu’une rupture conventionnelle est la meilleure option.
  3. Soyez ouvert à la négociation et prêt à faire des compromis, notamment sur l’indemnité de départ ou la date de fin de contrat.
  4. Envisagez de consulter un avocat spécialisé en droit du travail pour comprendre vos droits et options, et pour obtenir des conseils sur la meilleure façon de procéder.
  5. Préparez un plan clair sur la manière dont votre départ sera géré, y compris le transfert de vos responsabilités, pour montrer que vous avez réfléchi aux implications de votre départ.
  6. Choisissez un moment opportun pour aborder le sujet, idéalement lorsque l’entreprise n’est pas en période de stress ou de transition majeure.
  7. Enfin, vous pouvez faire part à votre employeur des raisons personnelles qui vous poussent à demander la rupture conventionnelle : nouvelle situation familiale, déménagement, problèmes personnels, etc. Votre employeur saura peut-être se montrer compréhensif
Conseil :
Par contre si vous désirez quitter l’entreprise parce que vous ne vous entendez pas du tout avec votre employeur ou bien parce que vous n’aimez pas l’entreprise dans laquelle vous travaillez et son ambiance, évitez de le dire…Il faut savoir se montrer diplomate.

Comment un avocat peut-il intervenir en cas de refus de la rupture conventionnelle par l’employeur ?

En cas de refus d’une rupture conventionnelle par l’employeur, un avocat spécialisé en droit du travail peut intervenir de plusieurs manières :

  • Conseil et évaluation : Evaluer la situation pour déterminer si des alternatives à la rupture conventionnelle sont envisageables, en tenant compte des droits et obligations de chaque partie selon le droit du travail.
  • Négociation : Aider à négocier avec l’employeur. Fort de son expertise, il peut formuler des arguments convaincants pour montrer les avantages d’une rupture conventionnelle tant pour l’employeur que pour l’employé.
  • Représentation légale : En cas de litige ou si la situation se complique, l’avocat peut représenter l’employé devant les tribunaux ou dans le cadre de toute procédure judiciaire.
  • Vérification de la conformité : Vérifier que l’employeur respecte toutes les lois et réglementations en vigueur, s’assurant ainsi que le refus n’est pas basé sur des motifs illégaux ou discriminatoires.
  • Conseil sur les autres options : Si la rupture conventionnelle n’est pas possible, l’avocat peut conseiller sur d’autres options légales, telles que la démission, en s’assurant que l’employé comprend les implications de chaque choix.
  • Médiation : L’avocat peut agir en tant que médiateur pour trouver un terrain d’entente entre l’employeur et l’employé, en facilitant une communication ouverte et en cherchant des solutions mutuellement acceptables.
  • Protection des droits de l’employé : Il veillera à ce que les droits de l’employé soient protégés tout au long du processus, en particulier en cas de démission ou de licenciement, pour s’assurer que l’employé reçoit toutes les indemnités et avantages auxquels il a droit.

En somme, assurez-vous d’abord de savoir si vous êtes réellement en droit de demander une rupture conventionnelle de votre contrat de travail. En cas de refus, essayez de démontrer à votre employeur que la rupture conventionnelle du contrat de travail sera bénéfique pour les deux camps. Pour ce faire, utilisez différents arguments économiques et cherchez un terrain d’entente, tout en adoptant un ton conciliant et diplomate.

LES POINTS CLÉS À RETENIR :

  • L’employeur a tout à fait le droit de refuser une rupture conventionnelle d’un contrat de travail.
  • Une rupture conventionnelle exige un consentement et un accord libres des deux parties.
  • Un employé en CDD ne peut pas demander une rupture conventionnelle.
  • Seuls les salariés en CDI peuvent demander une rupture conventionnelle, sous certaines conditions.
  • Votre employeur peut refuser une rupture conventionnelle pour des raisons économiques ou parce qu’il ne vous aime pas tout simplement.
  • Démontrez à votre employeur que la rupture conventionnelle sera bénéfique pour l’entreprise, d’un point de vue économique.
  • Vous pouvez invoquer des raisons personnelles pour convaincre votre employeur.

Articles Sources

  1. coindusalarie.fr - https://www.coindusalarie.fr/rupture/refus-quefaire